1. |
Trois sous
04:39
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Trois sous
J’en ai vu défiler de ces montagnes tièdes,
Ces collines en bourgeons qui vous dansent dans les mains
Et de jolies ivresses, belles à vous faire pâlir
Le dernier des vampires du vin quotidien
J’ai bu tout le petit monde
cul par dessus sec et six pieds sous la table
Sans pour autant sentir l’instable
s’insinuer dans l’escalier
J’ai vu dans la couleur l’heure couler dans l’abîme
Et couver quelques épines
de quoi vous piétiner le coeur
Attendant qu’un passant le ramasse au passage
L’éternel omniscient, lumineux présage
Le glorieux inutile, la délicate intention
Le petit rien futile qui résout l’équation
Mille et un tambours
et puis toute la fanfare et le grand barda
Tout frais pour le jour
un gros tas d’espoir et des flèches en bois
Comme un parfum de foire des manèges à trois sous
Tournoyer, dérisoire s’élever se rendre flou
On en a vu passer des tambours de guerre,
Au moins tout un cirque et ses chapiteaux
De jolis traîneaux avec à l’arrière quelques dompteurs fiers
De leurs animaux
Comme un parfum de foire des manèges à trois sous
Tournoyer, dérisoire, s’élever, se rendre flou…
Des manèges à trois sous
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2. |
Rien du tout
03:04
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Rien du tout
Y’a bien le printemps qui fait les fleurs
Y’a bien les arbres pour faire du bois
Du vent dans les ventilateurs
Et puis du temps pour faire du gras
Y’a bien danser sur les comptoirs
Et rire jusqu’à tomber sur vous
On a beau dire on a beau croire
Moi j’ai rien digéré du tout
Il reste encore quelques pièces d’or
A ramasser dans les fontaines
Celles où les gens qui croient encore
Viennent soudoyer la petite reine
Et de grands paniers de mangues pulpeuses
Qui donnent le bon jus des fruits doux
On a beau dire on a beau croire
Moi j’ai rien digéré du tout
Y’a bien encore deux trois histoires
A bricoler par chez vous
Des tentatives ou bien des squares
Des projets sûrs ou un peu flous
Y’a bien des jours où il pleut pas
Et des hivers qu’on oubliera
On a beau fuir je sais pas vous
Moi j’ai rien digéré du tout
J’aurais bien voulu vous sourire
Oui mais j’ai pas pris mes grenades
On a beau croire on a beau dire
On a beau chanter camarade
Et s’agiter donner de la sueur
Ça reste là c’est dans notre coeur
On a beau rire cracher d’un coup
Moi j’ai rien digéré du tout
J’aurais bien voulu vous sourire
Oui mais j’ai pas pris mes grenades
On a beau croire on a beau dire
On a beau chanter camarade
Ça reste là c’est dans notre sang
Si t’as de la sueur moi j’ai du temps
On a beau rire cracher d’un coup
Si j’ai rien digéré du tout
On dit plus rien on recommence tout
Et moi je reviens parmi nous
On dit plus rien on recommence tout
Moi j’ai rien digéré du tout
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3. |
Dans mon tiroir
05:26
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Dans mon tiroir
J’aimais rester dans mon tiroir
A voir passer les salariés
Invisible et sans histoire
Insensible et sans idées
Et dans le ciel imbibé d’air
Les particules en suspension
Organisaient leurs rotations
Indifférentes à la lumière
On se glisserait dans un vertige
Au corps noueux et délicat
Abandonnant pour quelques temps
Les étincelles de l’immédiat
et s’oublier encore une fois.
J’aimais rester dans mon tiroir
A voir passer les salariés
Invisible et sans histoire
Insensible et sans idées
et sans la moindre idée.
C’est qu’on en éprouve de la sympathie
Si le temps nous écorche les amitiés d’hier
D’autres vont pleuvoir dès demain matin
Et la ville se resserre et l’on se tend les mains
On est pas comme ça par chez nous
On dit bonjour aux miliciens
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4. |
Gibraltar
04:19
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Gibraltar
Parce qu’il est tout petit ce monde
Qu’on s’y sentirait comprimé
S’il n’y avait les à-côtés
Les à-côtés…
Pour faire avaler la pilule
Pour se retourner dans sa bulle
Se sentir lâche
Ou bien léger
Mentirez vous encore ?
Mentirez vous encore ?
Mentirez vous ?
Des corbeaux dans les placards
Des détroits de Gibraltar
Aux quatre coins du salon
Déluges de portes fenêtres
Et défilés de petits angles droits
De ces journées qu’on ne compte pas
Parmi les plus dépaysantes
Parce qu’il est tout petit ce monde
Qu’on s’y sentirait comprimé
S’il n’y avait les à-côtés
Les à-côtés…
Pour faire avaler la pilule
Pour se retourner dans sa bulle
Se sentir lâche
Ou bien léger
Mentirez vous encore ?
Mentirez vous encore ?
Mentirez vous ?
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5. |
Du carburant
04:15
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Du carburant
Et alors qu’en est il de ces matins d’ivoire
Qu’on nous avait fait voir briller au creux des villes
De ces cités nacrées ces petites terres promises
En industries soumises qui voudraient nous sauver
Nous dire qu’on a gagné, nous promettre un futur
De ces chemins obscurs qu’on voudrait regretter
Mais qui vous font briller, et sans rien qui nous guette
C’est tous les jours la fête dans mon supermarché
Et nager en plein délire
Et se payer du bon temps
Renaître et investir
Il nous faudrait du carburant
Il nous faudrait du carburant,
de quoi brûler un peu les cimes
De ces natures trop clandestines
qui errent dans nos investissements
Et des colliers d’amertume à offrir aux nécessiteux
De quoi vous faire baisser les yeux
jusqu'à marcher sur les paupières
On peut les voir dans les cimetières
danser sur ceux qui sont tout frais
Les promoteurs du millénaire
et leur scénario désuet
Et nager en plein délire
Et se payer du bon temps
Renaître et investir
Il nous faudrait du carburant
Interrompant ainsi la garden-party d’un cercle obsolète
De banquiers transis carcasses inodores en complet serviette
Qu’on m’en donne un seul en pâture
Et sauf vot’ respect messieurs dames
De ces paquets de confiture
Qui furent de ce temps les grandes âmes
Et nager en plein délire
Et s’en foutre pleins les dents
Renaître et investir… il nous faudrait du carburant
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6. |
Tango
03:38
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Tango
Nous on est là pour regarder
On n’est pas venu pour voir
Puis les tambours sont fatigués
On n’en fera pas toute une histoire
Nous on est là pour regarder
Les petits jours et les grands soirs
On voudrait bien bénéficier
Nous on n’est pas venu pour croire
Et puis les gens font pas sérieux
Tout recouverts de faux semblants
Ça vous raconte avec les yeux
Mais sans rien dire évidemment
Nous on est là pour regarder
Les idéaux, les illusoires
Vous allez rire ça fait pleurer
On n’est pas là pour s’émouvoir
Nous on est là pour regarder
On n’est pas venu pour voir
Puis les tambours sont fatigués
On n’en fera pas toute une histoire
Nous on est là pour regarder
Les petits jours et les grands soirs
On voudrait bien bénéficier
Nous on n’est pas venu pour croire
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7. |
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Ivre de bonheur
Des mouvements feutrés
Des mécaniques denses
Et puis du rendement
Petits nids de perles
Ils vont nous manquer
Nos cadres dynamiques
Ivres de bonheur…
et titubants de joie
C’est qu’on voudrait meubler
Effacer les silences
Les sourdes évidences
Qui nous pendent au nez
Et puis des grands espaces
Et frapper dans ses mains
L’appétit du voisin
Et pourquoi pas sa place
On se courbait dans tous les sens
On s’esquivait à tour de bras
Ivres de bonheur…
et titubants de joie
Parce qu’on devrait chuchoter
Patauger dans les circonstances
Et si t’as froid ben t’as qu’à piocher
On s’inclinait dans tous les sens
Implorant le ciel
pour qu’il nous remette ça
Ivres de bonheur…
et titubants de joie
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8. |
Là-haut
04:08
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Là-haut
Il y a là-haut des filles qui dansent
Incandescentes, croyez vous ça
Des qui vous poussent à la déviance
Absentez-vous, n’y allez pas
On dit qu’elles sont les vigilances
Qu’elles pourraient voir le fond des gens
Et puis vous faire bouillir le sang
Et puis vous perdre en apparence
Il y a là-haut des filles qui dansent
Elles ont des tours à vous faire peur
A vous retourner pour de bon
Des farandoles à l’horizon
Et des sorties toutes en couleurs
Il y a là-haut des filles qui dansent
Il y a là haut des filles qui dansent
Incandescentes, et puis tout ça
Mais qu’on réserve à la potence
Installez-vous, venez voir ça…
Venez voir ça
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9. |
La bonne aventure
06:00
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La bonne aventure
On nous avait promis des navires en partance
Pour quelques grands espaces où l’on côtoie la transe
Parlons en du futur, d’accord pour la sincérité
Oui mais quel modèle de voiture et puis quelle part d’intégrité
Il faudrait être disponible, viser juste et puis tirer
Parmi les cordes du sensible, laquelle touchera la densité
Accélérer pour de bon et puis reprendre un peu d’allure
Oui mais quel modèle de voiture et puis d’abord quel horizon ?
Parce qu’il faut voir comme on simule, comme on sait faire les cinémas
Vous voudriez pleurer madame mais alors ça n’y comptez pas
On nous avait promis des navires en partance
Pour quelques grands espaces…
C’est qu’on sait faire les émotions et puis les trains de marchandises
Quitte à cueillir quelques traîtrises le long des clôtures en carton
C’est qu’on sait faire les ambitions les cathédrales en courant d’air
Et les défilés d’après guerre histoire d’avoir une réaction
C’est qu’on sait faire les sentiments comme des bouquets d’architecture
Sentir mentir les épissures et puis laisser pisser l’instant
C’est qu’on sait faire les événements grands comme des cachets d’aspirine
De ceux qu’on expose en vitrine comme on y met parfois des gens
On nous avait promis des navires en partance
Pour quelques grands espaces…
Désaxé, des histoires à n’en plus finir, des excès, assis-debout-dormir
Il doit bien rester quelque part une parcelle de repos… Ou alors le vide
Une sortie de secours… Un rendez vous chez nous
Et l’on voudrait y voir passer des danseurs
Et puis des montreurs d’ours ou je sais pas trop quoi
D’intrigants indigènes et puis des boxeurs
Des mangeurs d’épées, des cracheurs de bois
On nous l’a déjà dit la bonne aventure
Rien de bon ici rien de bon par là
Adieu bonne vieille envoyez la sciure
On est là pour le spectacle
Et l’on n’attendra pas
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10. |
Bafouille
04:18
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Bafouille
Il disait qu’il était comme un homme-orchestre
Dans un hangar désaffecté
De ceux-là qui jettent en l’air des volutes de lumière
Pour mieux les regarder tomber
Bois sans soif et sans foie ni loi
Mille histoires dans son tiroir
Et un coeur comme un placard
Même si son chagrin douze ans d’âge
Qui résumerait dans un fond de verre
Le catéchisme et les prières
La vie la mort et les cargos
Puis les copains qui partent à l’eau
Qui vous dirait qu’on n’en a qu’une,
Qu’il faut pas croire à l’amertume
Parce qu’elle se vend comme du nougat
Quand la nuit sort ses aléas
Qui vous dirait faut pas chercher,
Qu’il vaut mieux rire que d’en crever
Que tant qu’on gueule c’est qu’on flanche pas
Et que si on pleure, ben ça passera
Qui parlerait mais qui parle pas,
Parce que les gens ils comprennent pas
Parce que les gens ils sont trop fiers
Pour les cargos pour les prières
Pour les histoires dans son tiroir
Et puis pour son coeur qui ferme pas
Qu’attend que ça crame…
Et ça crame pas
D’intrigants rendez-vous, de lumineux vertiges
De ceux-là qui n’exigent aucun morceau de vous
Non rien de tout cela pour meubler sa mémoire
Et tout ce petit espoir qu’il accroche à ses pas
Et ça crame pas…
Ça crame pas
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